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November 2021

Toujours prier

Quand Jésus parle de la nécessité de toujours prier, il l'explique par une parabole d’un juge et d’une veuve (Lc. 18, 1). Mais je pense que cette parabole est l'une des pires que Jésus utilise.
Pourquoi ? Parce qu'il associe l’exaucement de la prière à quelque chose de négatif. Dans la parabole, le juge dit :

comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer. (Lc. 18, 5)

Est-ce que Dieu répond à notre prière pour être débarrasser de nos tracasseries ?
Je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense que lorsqu'une prière est exaucée, la base est toujours quelque chose de positif, à savoir l'amour et l'attention que Dieu porte aux gens. Et si une prière est exaucée, alors son contenu doit également être positif. Il ne s'agit donc pas de la destruction des soi-disant ennemis, mais de la venue du Royaume de Dieu.

Le but de cette parabole est de faire comprendre que nous devons toujours continuer à prier. Pour être préoccupé par le monde entier et placer toutes nos inquiétudes devant Dieu. Pour agir toujours en communion avec lui.

Eugène

Donner de l'argent

Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. (Mc. 12,41) Le mot hébreu pour ce trésor du temple est « korbane ».
Mais cet argent reste-t-il dans les sous-sols du temple et n'en sort-il que pour réparer ou décorer le temple ? C'est un peu comme les collectes dans nos églises : elles servent généralement à l'entretien des bâtiments. En France, l'État prend en charge une grande partie de l'entretien, mais dans la plupart des pays, c'est la paroisse elle-même qui doit payer l'entretien.

Jésus dit ailleurs dans l'évangile :

Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; vous annulez ainsi la parole de Dieu. … » (Mc. 7, 11-13)

L'argent devient « korbane » lorsqu'il est ajouté au trésor du temple.
Jésus s'oppose donc à ce que l'argent soit ajouté au trésor du temple alors qu'il aurait dû être utilisé pour aider les gens.

Les premiers chrétiens traitaient l'argent et les biens d'une manière différente.

Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. (Act. 2,44-45)

Ici, l'argent est aussi rassemblé. Chacun contribue selon ses moyens : qu'il s'agisse d'un grand montant ou de deux pièces seulement. Et l'objectif est d'aider les personnes dans le besoin. Pas seulement de leur propre communauté, mais, si possible, aussi de communautés chrétiennes d'ailleurs. L'argent ne disparaît pas dans les caves, il n'est pas thésaurisé, mais va aux personnes dans le besoin.
Chez les premiers chrétiens, chacun donnait tout ce qu'il possédait et recevait en retour ce dont il avait besoin.

C'est ainsi qu'est née la fonction de diacre : il devait s'occuper de soutenir les veuves et d’organiser des repas communs. (Act 6) De nos jours, nous pensons souvent à la prédication et au baptême, mais ce n’étais pas ainsi l'origine. C'était très pratique. Les apôtres se sont concentrés sur la proclamation de la parole de Dieu et les diacres sur le soutien des veuves. Il y avait donc une sorte de division du travail entre Marthe et Marie.

Jésus voit venir une vieille veuve qui donne deux pièces au trésor du temple (Mc. 12,42). C'est tout ce qu'elle a pour vivre. En fait, cette histoire devrait se terminer différemment :

Après que la femme eut donné tout ce qu'elle possédait, elle reçut du trésor du temple ce dont elle avait besoin pour sa subsistance.

Puissions-nous être chrétiens de cette manière.

Eugène