Close Menu

CHAPELLE DU CORPUS-CHRISTI


Fondée en 1856 par le P. Eymard, la communauté du Saint-Sacrement s'est déplacée à plusieurs reprises dans le 14e, avant de s'installer, au mois d'avril 1876, dans le 8e arrondissement, en ce quartier de l'Étoile.

Le couvent fut construit au 16 rue Chateaubriand, et la chapelle fut édifiée selon les plans d'Alfred Coulomb au 23 avenue de Friedland, On adopta le style néo-roman, avec une façade en pierre et, à l'intérieur, une structure métallique avec revêtement de maçonnerie. Elle fut inaugurée le 29 septembre 1876. Remaniée en 1892 avec la création d'une tribune, elle revêt la forme que nous lui connaissons actuellement : le chœur, deux chapelles latérales dédiées respectivement à la Vierge Marie et à saint Joseph et la tribune.

Depuis 1877, le corps du P. Eymard repose dans cette église. À l'occasion de sa béatification en 1925, ses restes ont été placés dans la chapelle latérale, côté droit, aménagée à cette époque. L'autel est surmonté d'une châsse en bronze doré, avec un gisant en cire, œuvre de Pierre Imans.

La chapelle Corpus Christi a été un sanctuaire d'adoration perpétuelle, dont le chœur était occupé par un trône d'exposition monumental. Le 11 janvier 1899, la chapelle avait reçu les rites solennels de la consécration par Mgr Le Roy, Evêque d'Alinda.
De 1880 à 1913, pour éviter la spoliation des lois anticléricales, elle a été également le siège de la paroisse hispanophone de Paris. D'où son nom de Chapelle espagnole, que l'on trouve encore en certains guides.

Les vitraux de la chapelle sont de la fin du l 9e siècle : ils sont l 'œuvre de Georges Lavergne (1847-1923), fils de Claudius Lavergne (1815-1887). Il faut accéder à la tribune. Sur le côté droit, quatre vitraux forment un ensemble avec fleurs et citations bibliques ; ils étaient sans doute à l'origine dans le chœur de la chapelle. Sur la façade, la verrière représente la glorification de l'Eucharistie, avec au centre le P. Eymard (non nimbé) portant l'ostensoir au milieu d'une foule de saints et de saintes connus pour leur dévotion envers l'Eucharistie, le peintre s'étant représenté lui-même avec sa palette parmi les fidèles agrégés. Cette composition, très étudiée, répartie sur trois registres et présentée en triptyque, illustre l'adoration du Christ ressuscité au ciel, avec en corollaire l'adoration du Christ en son Sacrement sur terre.
Les vitraux des oculus à la retombée des voûtes représentent les saints protecteurs de la Congrégation, en adoration, tournés vers l'autel. Ceux du chœur représentent au centre la Cène, à gauche l'adoration des mages, à droite le sacrifice d'Isaac, puis du côté gauche, S Matthieu et S Luc. Dans la tribune du côté droit à la hauteur du chœur, a été installé en 1898 un orgue Abbey de 23 jeux, sans tuyaux apparents, avec deux claviers et un pédalier, don de Mme Ajuria.

A la suite de Vatican II, le chœur a été entièrement transformé en 1970. Les travaux, supervisés par la Commission diocésaine d'Art sacré, ont été conduits par l'architecte François Parroco, avec le concours de quelques artistes. L'autel en marbre rouge strié, posé sur un socle de marbre noir, a été « éclaté » par Philippe Kaeppelin (1918-2011). Gérard Lardeur (1931-2002) a façonné la porte du fond en acier ouvragé, la crédence à droite ainsi que la rampe d'escalier dans le hall d'entrée. Au fond de la chapelle, Jean Piaubert (1910-2002) a dessiné les vitraux en dalle de verre avec résine translucide, exécutés par les ateliers Loire de Chartres. Une note moderne qui s'harmonise avec l'ensemble.

En 2003, à l'occasion du ravalement de la façade, Pierre-Jean Ambroselli a remplacé la croix faîtière, détruite par la tempête de 1999. Le hall d'entrée a été redessiné, plus accueillant et plus lumineux, par l'architecte Borrnioli-Faguer. Les ateliers Loire ont dessiné et posé le vitrail qui se trouve au tympan du portail. À l'automne 2007, l'église a été entièrement repeinte et dotée d'un nouvel éclairage, équipé en Led en 2016.
La chapelle Corpus Christi demeure, depuis 140 ans, un lieu de rencontre - avec la Salle Eymard qui est ornée d'un vitrail de Gérard Lardeur - de célébration, d'adoration et d'accueil.

André Guitton