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Questions sur le matin de Pâques

Le matin de Pâques, Jésus, en tant qu'étranger, marche vers Emmaüs avec deux disciples et il leur demande :

De quoi discutez-vous en marchant ? (Lc 24,17)

Quand Marie-Madeleine arrive au tombeau le matin de Pâques, elle rencontre Jésus en tant que jardinier et il lui demande :

Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? (Jn 20,15)

Il invite les gens à dire la raison de leur déception et de leur chagrin. Il peut s'agir de quelque chose de professionnel, de quelque chose de matériel. Mais dans les deux cas, il s'agit de l'absence d'une personne. C'est pourquoi Jésus pose deux questions à Marie-Madeleine dans le même souffle.
Dans la vie, il s'agit toujours de poser les bonnes questions. On peut être tenté de chercher des raisons : Quelle est la raison de mon chagrin ? Qu'est-ce que je cherche dans la vie ? Mais on peut aussi se demander : Qui est-ce que je cherche dans la vie ? Qui remplit ma vie ?
Le deuxième type de questions est plus fondamental que le premier, et il faut parfois toute une vie pour passer de la première à la deuxième question. C'était aussi le cas de notre fondateur Pierre-Julien Eymard. Il travaillait beaucoup pour Dieu, mais il manquait encore quelque chose dans sa vie. Lors de la Grande Retraite de Rome (25 janvier - 30 mars 1865), il écrivait :

Or jusqu'ici j'ai été dans la pensée intellectuelle de l'Eucharistie, dans l'étude de l'Eucharistie, dans les moyens extérieurs du succès, et non dans la moelle, dans le cœur de cet amour divin. Voilà pourquoi je me suis toujours agité. (NR 44,81)

Pendant cette retraite, il est passé du « quoi » au « qui », de son travail à une personne.
Il y a toujours un mouvement de l'extérieur vers l'intérieur. Les deux disciples passent de la déception au cœur brûlant, Marie-Madeleine passe du jardinier au Rabbouni et Eymard de l'extérieur de l'Eucharistie au cœur. Nous sommes nous aussi invités à suivre ce chemin.

Eugène