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August 2025

Le veau d'or

Moïse monte sur la montagne pour rencontrer Dieu, mais il reste très longtemps absent. Le peuple s'inquiète et pense qu'il a disparu. Ils sont au milieu du désert et qui peut les guider plus loin vers la terre promise ?
 
L'absence de Moïse représente le vide dans lequel se trouve le peuple. Ils manquent non seulement de leadership, mais aussi de direction et de confiance. Comment aller de l'avant ? Ils aspirent à une certitude, à un symbole physique d'une force qui les guide.
C'est ainsi qu'ils créent le veau d'or comme Dieu de remplacement : un veau d'or peut sembler fantastique, mais cette beauté est vide, car cette image ne peut pas guider le peuple. Il a l'air saint, mais ce n'est qu'une façade brillante.
 
La réaction de Dieu à cet événement est féroce et parle de destruction et de punition. Cette réaction appelle le peuple à un moment de prise de conscience. Quelle est la valeur réelle de la vie ?
Moïse plaide pour le peuple, il y a réconciliation et une nouvelle alliance. Le peuple revient à ses origines : la délivrance de l'Égypte par le Dieu de ses ancêtres.
Dans cette mesure, l'histoire du veau d'or n'est pas une fin, mais un nouveau départ dans la traversée du désert.

La prière d'Abraham pour Sodome et Gomorrhe

Dieu annonce à Abraham la destruction imminente de Sodome et Gomorrhe, et Abraham prie pour les habitants. Ce récit offre toutes sortes de perspectives pour la vie d'un chrétien.
 
Le premier élément du récit est l'attitude d'humilité d'Abraham lorsqu'il dit :

moi qui suis poussière et cendre. (Gen. 18,27)

Il reconnaît sa petitesse devant Dieu, malgré sa relation spéciale avec lui. En d'autres termes, le Père Eymard dit la même chose lorsqu'il cite Paul :

Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. (Gal. 2,20)

Eymard parle de son union profonde avec le Christ et du fait que sa vie est désormais guidée par le Christ qui habite en lui.
* Une attitude d'humilité aide le chrétien à reconnaître ses propres limites et à réaliser que la vie chrétienne n'est pas une question de gloire personnelle ou de pouvoir, mais de service. L'humilité ouvre le cœur à la communauté, à l'écoute des autres et à l'accueil de la grâce.
 
Le deuxième élément est de voir la misère : Dieu parle de la misère à Sodome et Gomorrhe et Abraham prend conscience de la misère présente.
Nous lisons tous les journaux et suivons les informations à la télévision, et c'est ainsi que nous entendons parler chaque jour des conditions misérables qui règnent dans le monde. Le danger de ce déluge de misère est que nous nous y fermons et devenons indifférents. Lors de son premier voyage à Lampedusa en 2013, le pape François a déclaré :

Nous nous sommes habitués à la souffrance des autres. Elle ne nous touche plus, elle ne nous concerne plus.

Abraham montre qu'il n'est pas indifférent à la souffrance.
* Et c'est l'élément qui concerne la vie d'un chrétien: voir la souffrance dans le monde.
 
Le troisième élément est qu'Abraham prie et plaide pour les habitants des deux villes. Il montre ainsi sa compassion. Il prie non seulement pour son cousin Lot qui vit là, mais aussi pour tous les habitants des villes qu'il ne connaît pas. Sa prière est l'expression de l'amour universel, du désir que même le pécheur soit sauvé.
* Pour les chrétiens, la compassion est le cœur de la vie chrétienne. C'est la capacité d'être touché par la souffrance des autres et d'y répondre concrètement. On se porte mutuellement dans la vulnérabilité, on prend soin des malades, des personnes âgées, des personnes en recherche. Et que l'on s'engage en faveur de la paix, de la réconciliation, de la réparation des relations brisées.
 
Un autre élément est qu'Abraham invoque la justice de Dieu. Il pose une question fondamentale :

Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? (Gen. 18,25).

Il part du principe que Dieu est juste et que cette justice doit aussi être visible dans ses actions.
* Pour les chrétiens, la justice est une valeur fondamentale. Cela signifie travailler pour la justice au sein de la communauté et au-delà. Cela signifie défendre les pauvres, les exclus, les victimes de l'injustice. La justice n'est pas seulement une mission sociale, mais aussi une vocation spirituelle.