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Autour du tombeau

L'histoire de Pâques est une histoire de mouvement : Jésus sort du tombeau et les disciples entrent dans le tombeau. Pour que cela soit possible, la pierre a dû être roulée, car elle bloquait les deux mouvements. C'est seulement maintenant que les deux mouvements peuvent avoir lieu.
En fait, il y a un troisième mouvement avant ces deux mouvements, à savoir lorsque Jésus descend aux enfers.
 
Il existe un évangile apocryphe de Nicodème dans lequel ce premier mouvement est décrit de manière imagée : il est dit comment Jésus entre en enfer par la porte :

Soudain, il y eut une voix qui venait du tonnerre et de la tempête du vent, et qui disait : « Portes, levez-vous, car le Roi de gloire va entrer. » Il est apparu sous la forme d'un homme et a illuminé les lieux qui étaient auparavant dans l'obscurité. Il a brisé les chaînes qui n'avaient pu être rompues auparavant ; et par sa puissance invincible, il a visité ceux qui étaient dans les profondes ténèbres de l'iniquité, et dans l'ombre de la mort par le péché.

 Plus loin, cet évangile apocryphe décrit le deuxième mouvement :

Alors Jésus tendit la main et dit : « Venez à moi, tous mes saints, qui avez été créés à mon image, qui avez été condamnés par l'arbre du fruit défendu, par le diable et par la mort. »
Et prenant Adam de sa main droite, il se leva de l'enfer, et tous les saints de Dieu le suivirent.

 Jésus ressuscite des morts et emmène les morts avec lui. Dans ce deuxième mouvement, Jésus sort des enfers et sort du tombeau ; le pouvoir de la mort est brisé. La mort n'a plus aucun pouvoir sur Jésus. Et il libère ceux qui étaient emprisonnés dans les ténèbres. Pour nous la mort existe toujours, mais elle est néanmoins devenue une porte d'entrée vers Dieu, car Jésus a brisé cette porte pour nous.
 
Le troisième mouvement est celui où les disciples entrent dans le tombeau. Au début, bien sûr, c'est par curiosité. Ils veulent savoir ce qui s'est passé. Mais cela change bientôt, car il est dit à propos de Jean :

Il vit, et il crut (Jn. 20,4).

Le troisième mouvement est donc le mouvement de la foi.
On peut aller au sépulcre à Jérusalem, à Saint-Pierre, à Lourdes ou dans toute autre église. Mais si vous y allez en tant que touriste, vous pouvez regarder autour du tombeau vide autant que vous voulez, mais vous ne verrez rien, vous ne serez touché par rien. Vous resterez debout sur le seuil de la tombe. Ce n'est qu'avec les yeux de la foi qu'une rencontre peut avoir lieu.
Cela est également évident lorsque Marie-Madeleine s'approche du tombeau et s'adresse au jardinier. Elle ne voit rien. Ce n'est que lorsque Jésus s'adresse à elle par son propre nom qu'elle peut vraiment voir et croire.
 
Ces trois mouvements pourraient être décrits par trois verbes : mourir, ressusciter et se rencontrer.
La mort en soi n'a aucun sens si elle n'est pas suivie de la résurrection.
La résurrection en soi n'a aucun sens si elle n'est pas suivie d'une rencontre.
Cette rencontre est donc le sens ultime de notre vie.
 
Eugène