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Sodome et Gomorrhe

Dans la Genèse 18 et 19, il est question des deux villes de Sodome et Gomorrhe. Cette histoire ne peut être lue séparément de l'histoire précédente, dans laquelle Dieu rend visite à Abraham dans la chaleur du jour et Abraham offre aux trois hommes son hospitalité. (Gen 18)
Aujourd'hui, les hommes se rendent à Sodome pour enquêter sur les abus qui y sont commis. C'est ce que Dieu dit :

Je veux descendre pour voir si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi. (Gen. 18,21)

Il ne se fie donc pas aux rumeurs, à ce que les autres lui disent, mais il veut enquêter lui-même.
 
Lorsque l'on évoque les péchés de Sodome et Gomorrhe, on fait presque toujours le lien avec l'homosexualité, mais la question est de savoir si c'est vraiment le cas. Est-ce vraiment le péché de ces deux villes ?
Il s'agit probablement un manque de l'hospitalité, car c'est un grand péché de ne pas offrir l'hospitalité aux gens. Les deux hommes qui se rendent à Sodome trouvent l'hospitalité chez Lot, un neveu d'Abraham, et non avec le reste de la population.
Pour souligner qu'il s'agit bien d'hospitalité, la conversation de Dieu avec Abraham a lieu après qu'Abraham a offert l'hospitalité aux trois hommes.
 
Augustin, dans son livre De civitate Dei (Sur la cité de Dieu), parle de la lutte entre deux cités : l'une est la cité terrestre et l'autre la cité de Dieu. Et Guy Béart a chanté sur Amsterdam :

J'ai vu les dames de mes yeux, j'ai pas vu Dieu à Amsterdam

Bien sûr, je ne suis pas d'accord avec lui, car j'ai travaillé comme prêtre à Amsterdam pendant de nombreuses années. Mais les deux aspects qu'il mentionne, outre les vélos, les trams et les bateaux, sont bien sûr deux réalités de la ville d'Amsterdam. Même de chaque ville. Parce que dans chaque ville, il y a des gens bien, des gens mal et tout ce qu'il y a entre les deux. Et pourtant, Dieu se trouve partout. Ou plutôt : bien sûr, Dieu se trouve partout.
 
Dans l’histoire, Abraham montre à quel point son cœur est grand. Car il supplie Dieu d'épargner toutes les deux villes si un certain nombre de personnes sont justes. Il ne prie pas pour que seuls les justes soient sauvés, mais pour que tous soient sauvés.
Comme le dit Jésus quelque part dans l'évangile :

Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. (Mt. 5,44-45)

Abraham vit donc cette mission de Jésus plusieurs milliers d'années auparavant.
Et il nous invite à nous joindre à lui dans sa prière pour les villes.

Eugène