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Prier

Quels sont les mots importants qu'un enfant apprend ? Outre « maman » et « papa », ce sont « merci », « pardon » et « s'il te plaît ».
- Quand un enfant reçoit un bonbon, il ne doit pas le mettre immédiatement dans sa bouche, mais d'abord dire « merci ».
- S’il casse quelque chose, il doit dire « pardon ».
- S'il veut demander quelque chose, il doit dire « s'il te plaît ».
Un enfant apprend ces mots importants.
Le père Eymard s'est rallié à cette idée lorsqu'il a parlé des quatre objectifs de l'adoration : louer, remercier, demander pardon et supplier. Cela vaut non seulement pour l'adoration, mais aussi pour chaque prière. Ces quatre éléments doivent être présents dans chaque prière.
 
Prier, c'est bien plus que demander. Prier, c'est exprimer notre lien avec Dieu et le lien de Dieu avec nous. Prier, c'est renforcer ce lien. C'est pourquoi Jésus nous invite à prier sans cesse.
Si ce lien est vivant, notre prière sera alors : « Père, j'accueillerai tout dans ma vie, car tout vient de toi. »
Si quelque chose est difficile, cela signifie que c'est difficile, pas nécessairement que c'est mauvais. Et c'est là que la persévérance est importante. La spiritualité de la prière peut être considérée comme un appel à ne pas abandonner dans les moments difficiles.
 
La prière n'a pas seulement une dimension verticale, mais aussi une dimension horizontale. La prière peut être considérée comme un moyen de se lancer dans la lutte pour le droit et la justice. Cela met l'accent sur une spiritualité active qui n'est pas seulement tournée vers l'intérieur, mais qui est aussi un appel à agir dans le monde. La prière n'est pas seulement une activité personnelle, elle a toujours une dimension sociale et communautaire.
C'est pourquoi nous célébrons ensemble l'Eucharistie : la grande prière d'action de grâce à Dieu avec les mots « merci », « pardon » et « s'il te plaît ».

Eugène

Mourir et ressusciter

En général, nous n'aimons pas du tout les échecs dans la vie. Que ce soit au travail, à l'église, dans le mariage, en vacances, en politique, etc. Nous voulons que tout se passe bien et ne pas être ridiculiser. Et quand quelque chose ne va pas, nous nous rebellons. Nous bloquons le pays ou nous demandons le divorce.
 
Si l'on se réfère à une ancienne philosophie chinoise, on parle du Yin et du Yang. Le Yin est représenté par la couleur noire et symbolise l'obscurité, le froid, la réceptivité. Le Yang est blanc et représente la lumière, la chaleur, l'action. Il ne s'agit pas de dire que l'un est bon ou mauvais, mais qu'ils sont complémentaires et vont de pair. Il existe une dynamique entre les deux. C'est pourquoi le noir du Yin contient une partie blanche du Yang et vice versa.
Les échecs sont-ils mauvais dans notre vie ? Oui, surtout pour notre ego.
 
Si l'on considère la croix, était-elle un échec ?
Très certainement. Elle a signifié la fin horrible de la vie de Jésus. Et elle a signifié la fin de l'espoir des disciples. C'est pourquoi deux disciples retournent déçus à leur domicile d'Emmaüs et que Marie-Madeleine pleure devant le tombeau de Jésus. Car tout ce qui avait été construit au cours des dernières années a pris fin.
 
Y a-t-il une autre façon de voir la croix ?
Pour Dieu, oui, car après la mort sur la croix, il a ressuscité Jésus. Ainsi, la croix n'est pas un point final, mais un passage. C'était d'abord le cas pour Jésus, mais ensuite aussi pour les disciples. Il a fallu trois jours à Jésus pour le découvrir, mais beaucoup plus de temps aux disciples. Car même lorsque Jésus leur est apparu pour leur montrer qu'il était vivant, les disciples se sont enfermés. Ce n'est qu'après la descente du Saint-Esprit qu'ils ont pu vraiment surmonter leur peur et quitter leur refuge.
 
Le peintre néerlandais Vincent van Gogh a dit : « Le succès est parfois le résultat d'une série d'échecs. » En d'autres termes, sans ces échecs, vous n'auriez pas atteint ce succès.
Ce genre de déclarations ne peut être fait qu'à la fin du tunnel sombre, lorsque l'on a réussi. Mais que faire lorsque l'on est encore au milieu des ténèbres ? Notre seul soutien est alors notre lien avec le Christ sur la croix. Serrer ses pieds, tandis que Jésus s'écriait : « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».
Là, sur la croix, Jésus se sentait abandonné, incompris, humilié et effrayé ; les mêmes émotions que nous pouvons ressentir. Il était pleinement humain comme nous et c'est pourquoi il peut comprendre nos sentiments négatifs. Il veut que nous participions aussi à sa résurrection, mais c'est un chemin qui passe toujours par la croix.
 
Tout comme le Yin et le Yang, mourir et ressusciter vont de pair. Et ce n'est pas seulement un processus à la fin de notre vie, mais un processus quotidien. Chaque jour, nous pouvons mourir et ressusciter.
C'est ainsi que Jésus a sauvé le monde.

Eugène

Attitudes d'un chrétien

Marie salue Élisabeth et, à ce moment-là, son enfant, Jean-Baptiste, bondit de joie dans son sein. Elle dit à ce sujet :

lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. (Lc 1, 44)

La joie vient donc de la voix de Jésus qui résonne dans la voix de Marie. Il devrait en être de même pour nous, baptisés : que la voix de Jésus résonne à travers notre voix, afin que les personnes qui nous entourent puissent éprouver de la joie.
 
Dans l'Évangile, lorsque les deux femmes enceintes ont éprouvé cette joie et en sont remplies, elles parlent de Dieu et de ses actions. Elles voient Dieu à l'œuvre partout : en elles-mêmes, dans l'autre et dans le monde. Dans cette mesure, le monde devient transparent et donne une vision du ciel.
Marie et Élisabeth voient Dieu agir dans le monde et croient qu'il continuera à agir. Il tiendra les promesses qu'il a faites au fil des siècles. Fortes de cette confiance, elles peuvent dire « oui » à ce que Dieu leur demande. Elles se soutiennent mutuellement dans cette démarche. Elles confirment leur foi l'une auprès de l'autre.
 
Le texte sur la rencontre entre Marie et Élisabeth met en évidence différentes attitudes d'un chrétien.
- Tout d'abord, la joie. Nous pouvons traverser la vie comme un vieux grincheux, comme quelqu'un qui commente tout et voit des problèmes partout. Mais nous pouvons aussi traverser la vie comme quelqu'un qui est rempli de la joie de Dieu et qui répand cette joie partout. Nous chantons cette joie.
- La cause de cette joie est que nous voyons l'action visible de Dieu et que nous le remercions pour cela. Il est la source de tout le salut dans le monde, dans notre vie. Et il peut opérer le salut en nous.
- De plus, notre tâche consiste à confirmer la foi chez l'autre. À aider l'autre à découvrir où et comment Dieu agit. Que Dieu n'a jamais abandonné le monde.
 
Ainsi, nous pouvons nous joindre dans notre vie à ces chants de louange d'Élisabeth et de Marie.

Eugène

Choisi, aimé et appelé à la compassion

Paul écrit aux chrétiens de Colosses :

puisque vous avez été choisis par Dieu,
que vous êtes sanctifiés, aimés par lui,
revêtez-vous de tendresse et de compassion,
de bonté, d’humilité, de douceur et de patience.


On pourrait appliquer cette phrase à la vie d’Eymard.
 

puisque vous avez été choisis par Dieu,


 Eymard avait été choisi par Dieu pour une œuvre eucharistique. À Fourvière, il avait reçu une grâce. Mais la manière dont cette grâce devait se concrétiser n'était pas claire et le chemin pour y parvenir était long. Devait-il le faire en tant que prêtre diocésain ? En tant que Mariste ? Il restait encore beaucoup de choses à éclaircir.
 

que vous êtes sanctifiés, aimés par lui,


 Dieu a commencé une œuvre de sanctification chez le père Eymard, qui s'est manifestée le plus clairement lors de la Grande Retraite de Rome. Durant cette retraite le père Eymard va alors en profondeur, de sorte que seul Dieu demeure. Il ne s'agit plus des œuvres, mais de Dieu lui-même.
 

revêtez-vous de tendresse et de compassion,
de bonté, d’humilité, de douceur et de patience.


 Le père Eymard a pu en faire l'expérience notamment dans sa relation avec son premier disciple : le père DeCuers. Celui-ci s'est avéré avoir une vision totalement différente de l'Eucharistie, si bien qu'il a fini par partir et vivre seul. Le père Eymard a dû non seulement apprendre à surmonter cette épreuve, mais aussi à continuer à traiter DeCuers avec compassion.
 
Ce texte s'applique à la vie d'Eymard, mais on peut l'appliquer à la vie de chaque être humain : choisi par Dieu, aimé par Dieu et appelé à la compassion.

Eugène

Le veau d'or

Moïse monte sur la montagne pour rencontrer Dieu, mais il reste très longtemps absent. Le peuple s'inquiète et pense qu'il a disparu. Ils sont au milieu du désert et qui peut les guider plus loin vers la terre promise ?
 
L'absence de Moïse représente le vide dans lequel se trouve le peuple. Ils manquent non seulement de leadership, mais aussi de direction et de confiance. Comment aller de l'avant ? Ils aspirent à une certitude, à un symbole physique d'une force qui les guide.
C'est ainsi qu'ils créent le veau d'or comme Dieu de remplacement : un veau d'or peut sembler fantastique, mais cette beauté est vide, car cette image ne peut pas guider le peuple. Il a l'air saint, mais ce n'est qu'une façade brillante.
 
La réaction de Dieu à cet événement est féroce et parle de destruction et de punition. Cette réaction appelle le peuple à un moment de prise de conscience. Quelle est la valeur réelle de la vie ?
Moïse plaide pour le peuple, il y a réconciliation et une nouvelle alliance. Le peuple revient à ses origines : la délivrance de l'Égypte par le Dieu de ses ancêtres.
Dans cette mesure, l'histoire du veau d'or n'est pas une fin, mais un nouveau départ dans la traversée du désert.